Un oiseau noir en littérature
Un oiseau noir en littérature

                                                                                                                                                      Pour V,

 

En Bretagne, c’est bien connu, il fait toujours beau entre les averses, les crachins et les coups venteux !  Ne cherchez à contredire le Breton sur les aléas de la météorologie, vous commettriez un affront, voire un sacrilège. Donc, si le principe des bottes de pluie est plus approprié que celui des tongs, il faut admettre qu’on en fabrique de toutes les couleurs et qu’on peut se sentir en été quoiqu’on porte.

Se plaindre du temps serait passer à côté du charme des crêpes chaudes et sucrées qui se dégustent entre amis de préférence, pour créer une « chaleur » proprement  humaine. Mais j’admets que les vieux gréements palpitants dans le vent ont les charmes d’une toile de Monet avec vue sur mer. Et pour ce moment, pour ce moment d’exquise douceur, où l’on fait grincer les volets de la petite maison de pêcheur dont on rêve … il faut bien faire l’effort de se frotter aux éléments. Car dans le bleu des nuages, si une mouette passe d’un bruissement flexible et lent, on sait alors  pourquoi les oiseaux ont élu domicile dans ce coin rocailleux et abrupt.  

Un oiseau noir en littérature

Certes, les marées font un peu tourner la tête. Il faut bien « calculer son coup » si l’envie est de pêcher à pieds. Mais quand les vagues dessinent sur le sable humide des compositions dont elle seule a le secret, alors le Breton est ravi, porté par la bruine légère – quoique-, il ramène au foyer d’infinis coquillages qui finiront dans l’eau bouillante. C’est leur triste sort.

On comprend alors le Breton ou la Bretonne qui n’envisagent pas autre lieu pour se poser, se reposer de la vie qui « malmène son monde « avec l’autorité d’un maître. Les hortensias refleurissent à l’ombre du mur en craie. Le tilleul en sa présence invite à jardiner.

 Ce serait l’histoire d’un jour d’été baignée dans la clarté folle des rayons. Entre eux, la souveraineté d’un jour qui va de son pas de Breton… lui aussi… Et les aigrettes n’ont pas attendu ton regard pour te faire un signe…