François Cheng nous invite « à envisager et dévisager » la beauté. C’est là le très beau titre d’une allocution qu’il donna au Collège des Bernardins le 5 novembre 2010 et qui figure dans » oeil ouvert et coeur battant ».
En portant notre attention au monde dans ses aspects les plus tenus , il enjoint à regarder autrement une simple fleur dont la grâce des pétales rappelle aussi la fragilité de la vie. D’instinct et par les émotions que la fleur suscite en nous, nous sommes orientés vers la vie qui prend alors son sens dans la beauté perçue par nous. Rétablissant la subjectivité du regard et la nécessaire présence de l’homme pour éprouver et attester du monde, François Cheng impose l’émotion comme preuve du vivant. Il évoque l’état d’harmonie, » l’état d’amour » avec la Beauté du monde.
C’est par elle que notre existence atteint » sa plus haute signification ». Force est de constater que la Beauté de la nature n’est pas un superflu, un agrément qui accompagnent nos promenades . Elle indique une direction et donne accès à une signification supérieure même à la nature visible. Selon ses termes, « l’essence de la Beauté » rehausse l’individu et assure son Salut. L’acception en est spirituelle bien sûr mais avant tout, il dit aussi que la Beauté nous sauve du désespoir en affinant l’amour, » la bonté bienveillante », hors de la brutalité du monde ambiant. C’est une nouvelle qui fait du bien !
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