D’une œuvre d’art, d’un coucher de soleil, d’un geste chorégraphié, il nous est arrivé de dire spontanément « Que c’est beau » ! Le jugement ne semble presque pas en être un puisqu’il relève d’un cri du cœur, du corps qui conçoit ce moment comme pur émerveillement. On ne retient pas l’expression de l’extase, on se fait confiance en ce point qui établit la rencontre avec ce qui émeut. Nul besoin de comprendre. On dit rarement hors les Biennales d’Art Contemporain qui sollicitent notre capacité interprétative « c’est intéressant ».

Un oiseau noir en littérature
Un oiseau noir en littérature
Un oiseau noir en littérature

Que c’est beau !

 La Beauté s’impose d’elle-même, tant et si bien qu’on a envie d’en partager le sentiment subjectif.

L’océan nous ravit et on ne peut garder ce sentiment pour soi. Un ciel étoilé nous émeut et nous pensons immédiatement à la personne qui nous accompagne pour en partager le caractère sublime.  La beauté est de l’ordre de l’évidence et ce sentiment ne se commente pas, ne s’embarrasse pas de concepts. La beauté provoque l’élan vers l’autre. Elle intègre l’autre dans mon admiration tandis qu’a lieu le partage. J’intègre l’autre comme différent et libre mais je veux lui faire part de mon émotion comme un don de soi.     

Un oiseau noir en littérature

Ouvrir son cœur à l’autre

Qui encore n’a pas fait l’expérience du partage de son émotion esthétique, dans l’écoute d’un Nocturne de Chopin ou dans l’éblouissement d’un paysage après la pluie !

Malgré nos différences acquises et admises entre nous tous le sentiment du beau a ceci de troublant et de paradoxal qu’il est un formidable élan vers l’autre. Sa qualité intrinsèque dépend donc de l’idée de partage, qui fait aussi écho à notre humanité.

Quand la beauté nous sauve – essai de Charles Pepin

Sur le thème du Beau, thème controversé dans une société en perte de valeurs et de repères, j’ai apprécié l’analyse que Charles Pepin livre dans son Essai sur la Beauté, Quand la beauté nous sauve aux éditions R. Laffond- 2013. Il est réconfortant d’y lire que la beauté offre l’apaisement et redonne soudain foi en nous-mêmes.