Le hasard de la journée m’a portée jusqu’à ce petit texte d’Epicure, la fameuse « Lettre à Ménécée. « 
Je n’ai évidemment aucune
connaissance très précise de la philosophie mais je partage  ici quelques impressions que m’ont laissées sa lecture, dans cette période de confinement où le livre, toujours et encore offre des échappatoires.
« Dire qu’il est trop tôt  ou trop tard pour faire de la philosophie, cela revient à dire que l’heure d’être heureux n’est pas venue encore ou qu’elle a déjà passé » écrit Epicure dans cette lettre . Et en liant l’exercice de la pensée au bonheur, il permet de voir le temps de nos vies confinées différemment.

Plus encore, Epicure invite à une vision simple mais non simpliste du bonheur qui doit beaucoup au plaisir, un plaisir non différé mais vécu pleinement ici et maintenant dans le présent même de notre existence. Il est d’ailleurs notre point d’ancrage et en savoir goûter les délices avec modération et sans excès est bien une des conditions de la vie bienheureuse. C’est alors que dans l’exiguïté de nos espaces de vie, en l’absence de cette liberté de mouvement qui manque cruellement, nous sommes contraints de redéfinir nos actions selon l’heureuse tempérance à laquelle invite Epicure. Porter de l’attention à la simplicité d’un matin qui s’éveille, savourer un thé noir sur un fond musical – Préférer Bach à tout autre compositeur trop tourmenté  pour apaiser , prendre le temps d’une lecture comme un gorgée d’eau fraîche, aérer pour faire entrer le soleil , sourire à ses proches avec l’intention de le faire vraiment.

Nous sommes enjoints à investir le présent dans l’exercice conscient de notre pensée qui coïncide avec une forme de sagesse pratique. C’est un cheminement que ce temps mis entre parenthèses qui ramène chacun à l’essentiel.

Un oiseau noir en littérature