Camus rend un hommage puissamment lyrique dans son recueil Noces suivi de l’été. Il y peint l’Algérie de son enfance mais aussi la Grèce , le soleil au zénith , la mer, le bleu du ciel, la paix des pierres.
L’été, c ‘est la saison qui se prépare au coeur de l’hiver. Ce cycle éternel des saisons est un motif déjà présent dans L’envers et l’Endroit, Camus y exprimait alors qu’il était tout jeune homme, les interdépendances entre ce monde de pauvreté qui fut celui de son enfance et la lumière. L’envers ainsi désigne l’angoisse face à l’étrangeté du monde sur lequel l’homme n’a pas prise, l’endroit initie l’acceptation de ce monde si incompréhensible soit-il. Camus peut alors célébrer l’éphémère coucher de soleil, conscient que son éphémèrité fait sa splendeur. L’été s’inscrit ainsi dans le cycle des saisons, un cycle toujours oscillant entre le chaud et le froid, entre « oui et non » selon le titre de la nouvelle parue dans L’envers et l’endroit.
la mer, dans L’été permet de se libérer de la sensation de l’enfermement et de goûter la liberté du mouvement et le plaisir d’un corps mû par la chaleur. Rappelons que ce recueil a souvent été présenté comme un livre solaire. Mais que serait la volupté sans une certaine gravité , particulièrement présente dans son dernier texte intitulé » la mer au plus près ». Camus y écrit « le monde a été amputé de ce qui fait sa permanence: la nature, la mer, la colline, la méditation des soirs » . Cette conscience tragique n’empêche pas d’aimer » un à un les bruits imperceptibles dont est fait le silence ». En ce sens, ajoute-t-il » j’apprenais à respirer, je m ‘intégrais et je m’accomplissais ». ( Noces à Tipasa )
« Sous le soleil du matin, un grand bonheur se balance dans l’espace » ( Noces )
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