Un oiseau noir en littérature

Edgar Morin ne cesse de nous interroger sur le monde qui est le nôtre en faisant du principe de « complexité » un axiome indispensable pour ne pas prednre le risque d’une  pensée binaire.

Ainsi la crise actuelle est selon ses termes « une polycrise » et comme telle prend ses racines bien avant l’apparition de la Covid. L’interdépendance entre les phénomènes climatiques, économiques et sanitaires doit être pris en compte pour comprendre le présent.

Un oiseau noir en littérature

Une pensée positive malgré tout.

Riche en promesses mais aussi en menaces, la mondialisation est incertaine. « Les forces d’Eros et celles de Thanatos » sont inextricablement » liées et antagonistes » comme le rappelle le philosophe et sociologue, dans l’article paru ce mois dans la revue Question de Philo. En penseur optimiste et homme de terrain, il ajoute préférer l’espoir au désespoir, et faire le pari d’un changement bénéfique de civilisation.

Un oiseau noir en littérature

Un fervent défenseur de la pensée complexe.

Edgar Morin conçoit l’humain selon une approche tri-dimensionnelle, ce qui lui permet d’inclure des champs de la connaissance aussi distincts en apparence que la biologie, la sociologie ou la philosophie.

La réintroduction du connaissant dans toute connaissance selon lui force à effectuer un mouvement de réflexivité sur la pensée en cours d’élaboration. Cette attitude permet l’esprit critique à l’égard de ce nous pensons comme vrai et juste. C’est un écart salvateur pour qui veut éviter l’antagonisme de la pensée.

Etre solidaire ou ne pas être.

Edgar Morin croit, et c’est heureux pour celui qui le lit, dans les vertus de la solidarité entre les individus et dans la compassion. Cette vertu force l’ ouverture d’esprit indispensable pour poser quelques principes pour le monde de demain et d’une biodiversité actuellement malmenée.

 

Un oiseau noir en littérature
Un oiseau noir en littérature
Un oiseau noir en littérature

 

« L’esprit de vallée »

 Le sociologue rappelle en effet combien l’attitude d’ouverture, cet « esprit de vallée » comme il la nomme également, en référence au Tao, est fondamentale. L’esprit de la vallée ainsi recueille les « eaux » qui proviennent de différents versants.

De ces versants, il faut admettre l’imbrication qui définit la pensée complexe. La dichotomie est expulsée au profit d’une perception holistique du Vivant, selon le principe dialogique que le philosophe énonce clairement. L’ordre, le désordre tout comme l’organisation sont présents dès la naissance de l’univers. Tout est dans tout, tout est partie du Tout, le bien comme le mal. Nous ne saurions avancer une certitude sans tenir compte de la relativité qu’elle illustre de fait.

 Une conscience écologique

Ainsi, faut-il penser et panser notre actuelle civilisation en reconnaissant notre dépendance à l’égard du Vivant.  Dans cette optique, Edgar Morin encourage à une prise de conscience écologique majeure.  Nous ne sommes qu’une infime partie du Monde et de l’Univers. Nous devons reconnaitre avec modestie cette place-ci. Penser l’écologie et multiplier les attitudes écoresponsables est devenu l’urgence. Cette prise de conscience  s’impose dans nos vies. A nous d’ imaginer les contours d’un siècle débarrassé de  l’individualisme et l’exploitation exponentielle des ressources de la terre.

C’est cet espoir qu’Edgar Morin délivre, lui qui a beaucoup écrit sur l’actuelle crise. Nous sommes à ce moment passionnant de bascule où il nous faut réenchanter le Monde.

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