Albert Camus, on le sait aide à vivre. Arte avait consacré à ce phénomène un documentaire il y de cela quelques années. A reconnaître le bien fondé de la lecture des œuvres de Camus, nous faisons de l’auteur un allié pour vivre les temps troublés dans lesquels nous nous perdons parfois.
Que faire de l’absurdité du monde ?
Face à l’absurdité de notre condition humaine, Camus invite à dépasser l’inertie et la soumission aux évènements tels qu’ils adviennent. Certes si l’individu reste pour toujours un étranger dans ce monde incompréhensible, l’écrivain du roman du même nom L’étranger conduit une réflexion inspirante et lucide sur nous-mêmes. Il y a un grand écart entre le Meursault du début de L’étranger et celui du dernier chapitre.
Meursault s’y révèle dans une conscience clairvoyante et heureuse sur sa condition d’homme. Renouant avec sa mère au-delà de la mort par la mise en question de notre humanité jusqu’au bout , se situant hors les limites de la prison, c’est-à-dire au sein d’un univers cosmique qui laisse traverser les étoiles, le personnage s’apaise.
Cette paix intérieure est la conséquence d’une émancipation du regard des autres. Elle est une prise en compte du monde dans lequel s’inscrit le bonheur d’être par soi-même, librement consentant, si je puis dire.
Camus en cela n’est pas un adepte de la révolution globale ni des idéologies de l’après-guerre ( 1939-1945 ), mais bien d’une révolution intérieure et individuelle qui transforme le monde en un terrain d’engagements et de joies simples. Il ne s’agit pas d’admettre l’iniquité, mais de se concentrer sur la Vie maintenant pour faire émerger de grands changements.
« Le sens de la vie supprimé,
il reste encore la vie ».
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