Un oiseau noir en littérature

Qu’attend-t-on vraiment de la lecture?

Le plaisir du texte est ce qui le rend lisible, accessible à tout un afflux de pensées , d’associations d’idées, d’excitations de l’imagination et de la mémoire. Lire n’en demande pas moins de la concentration pour tenir le » pas de côté » bien ferme, pour soutenir sans peine  les bruits exubérants de la ville et s’en tenir là – dans la souveraineté du texte- dans le silence aussi.

 

Lire nous délivre de l’étude en ce que l’acte d’ouvrir un livre permet de s’égarer et  contredit la  cohérence d’un savoir construit. Cet égarement est une aubaine et sous la souplesse de la phrase lue, du vers écrit,  nous amorçons une émancipation hors de tout atavisme. On peut être sensible à un texte mais ne pas tout comprendre, on peut rester à la marge, fatigué par les prouesses stylistiques de l’écrivain. Mais le geste qui nous a conduit à ouvrir un livre, réveille forcément en nous un désir comparable à celui de l’amour : Désirer l’autre aimé dans son mystère revient à faire de la lecture l’expérience d’une étreinte , celle d’un monde inconnu en lieu et place de l’être désiré . En cela le livre garde son mystère enclos dans l’attente de sa relecture.